J’ai visité l’Île-du-Prince-Édouard pour la première fois il y a deux ans, et l’endroit nous a vraiment marqués, ma famille et moi. Il y a quelque chose dans le rythme de vie ici — de petites villes au charmantes, des étendues d’eau ouvertes, de magnifiques dunes de sable, l’air salin et le bruit régulier des vagues en arrière-plan. Cette semaine, je me suis retrouvé sur la rivière Morell — et quelle journée ça a été.

Le réveil a sonné à 4 h 20 et je me suis extirpé du lit, encore à moitié endormi mais déjà fébrile d’anticipation. Dehors, c’était le noir complet — cette obscurité profonde et silencieuse qu’on ne voit qu’avant l’aube. Les routes étaient désertes et l’air était frais pendant que je me rendais au point de rendez-vous. Au moment où les premières lueurs du jour perçaient l’horizon, un renard a traversé devant moi — un accueil silencieux et gracieux pour la journée qui commençait.

À la rivière, j’ai retrouvé mon guide, Craig Ono. J’ai déjà pêché avec des guides, mais là, c’était différent — carrément le traitement royal! Craig était calme, sympathique et incroyablement attentif. Il avait deux cannes prêtes en tout temps : si je me prenais dans un arbre (et oui, c’est arrivé — la rivière est pas mal technique!) ou si je perdais une mouche, il me passait aussitôt l’autre canne pour que je continue à pêcher pendant qu’il s'occupait de la première. Aucun temps mort, juste de l’action en continu. Il savait exactement ce qui allait fonctionner : une petite mouche “Butterfly”. Les poissons se sont mis à mordre tout de suite.

La rivière était calme et d’une limpidité cristalline. En descendant à gué, on a vu un castor passer près de nous et des martins-pêcheurs filer au-dessus de nos têtes. Ce qui m’a le plus frappé, c’est la solitude — on n’a croisé personne sur l’eau de toute la journée. On avait l’impression d’avoir la rivière pour nous seuls.

Et les poissons? Plus de 30 au total — ombles de fontaine et tacons de saumon. Des bancs d’ombles partout, tellement nombreux que je blaguais qu’il fallait presque regarder où je mettais les pieds pour ne pas leur marcher dessus. Au-delà du plaisir et du nombre, autre chose m’a frappé : voir autant de tacons de saumon m’a vraiment redonné espoir. On entend tellement d’histoires déprimantes ces temps-ci sur des rivières en déclin, sur des montaisons qui ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes. Mais ici, sur ce tronçon de la Morell, je n’ai pas pu m’empêcher de me dire : peut-être que les saumons reviendront plus nombreux. Je l’espère sincèrement.

Sans que je m’en rende compte, on avait pêché 10 heures d’affilée. Je n’en revenais pas qu’il soit déjà 16 h. La journée a filé au rythme lancer, ferrer, remise à l’eau, recommencer — ce genre de cadence qui te remplit à la fois d’excitation et de calme.

En rangeant notre matériel, je ne pouvais m’empêcher d’éprouver de la gratitude — pour la santé de la rivière, pour la beauté de l’Île-du-Prince-Édouard et pour l’expertise décontractée de Craig qui a rendu la journée si agréable. Je suis reparti de la rivière Morell fatigué mais heureux, avec des souvenirs qui restent longtemps après avoir rangé les waders. Je sais que j’y retournerai, attiré de nouveau par les eaux de cette île et la paix qu’elles apportent.

Si vous cherchez une superbe expérience sur l’eau, vous pouvez joindre Craig à www.flyfishpei.com (ce n’est pas une publicité payée — juste une recommandation sincère).

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