Par David-Alexandre Chabot

  

Dans le tumulte de la vie quotidienne, je n'ai pas autant l'occasion d'aller à la pêche que je le voudrais. Alors, quand mon ami Mathieu Leonard a dit qu'il avait quelques jours de libres en juin, je n'ai pas hésité une seconde. Tout l'hiver, ces dates étaient entourées sur mon frigo, chaque jour apportant une montée d'anticipation et renforçant l'envie de m'évader enfin vers la rivière Bonaventure.
Le jour était enfin arrivé. Le trajet de 10 heures jusqu'à Bonaventure ressemblait à un voyage dans le temps, loin du tintement constant des notifications et de l'éclat des écrans. Dès mon arrivée, on pouvait le sentir dans l'air : c'est le pays du saumon. La charmante ville dégageait une sensation d'excitation, avec des camions ornés de cannes à pêche alignés dans les rues, signalant la présence d'autres pêcheurs qui avaient entendu l'appel de la rivière.
Mon cœur battait la chamade alors que je traversais le petit pont menant à notre campement. Des pêcheurs parsemaient les rives, leurs lignes tranchant l'air dans une danse rythmée. Cette scène m'a rempli d'un sentiment de camaraderie et d'une pointe d'envie. Ici, au cœur de la forêt, il n'y a pas de signal téléphonique. Se déconnecter du monde numérique et s'immerger dans ce vaste paysage naturel était revigorant. L'absence d'écrans et la présence de la grandeur de la nature apportaient un sentiment de paix et de liberté difficile à trouver dans la vie quotidienne.
Bonaventure. Wow. Le nom seul évoquait des images d'eaux cristallines et de saumons insaisissables. Gagner à la loterie pour pêcher dans l'une des meilleures zones de pêche pendant deux jours consécutifs était un rêve devenu réalité. La rivière s'étendait large et sauvage, sa beauté trop vaste pour être capturée en photographie.
Jour un. La première mare a offert quelques petites touches mais aucune prise. En passant à la deuxième mare, nous avons rencontré de véritables géants. Mathieu a ferré un énorme spécimen, qui a fini par casser sa ligne et s'échapper — ce que nous appelons une capture et remise à l'eau à longue distance. Malgré nos meilleurs efforts, les monstres ont refusé de mordre.
Le retour au camp était une aventure en soi. Un mauvais virage nous a fait emprunter les pires routes imaginables, mais après deux heures à naviguer dans ce terrain accidenté, nous sommes enfin arrivés, nous effondrant dans nos lits près de minuit.
Le lendemain matin, nous nous sommes levés avec le soleil, impatients de retourner à la piscine où nous avions vu l'énorme saumon. On dit : "Faut viser grand ou rentrer chez soi." Nous avons essayé toutes les astuces possibles : mouches mouillées, mouches sèches, grosses, petites, balancements lents, balancements rapides... Rien n'a fonctionné. Les monstres ont refusé de mordre à nouveau.
Un saumon espiègle a sauté hors de l'eau à seulement trois mètres de moi, me narguant avec sa liberté. Mon cœur s'est emballé et j'ai ri de toute cette absurdité.
J'ai quitté la rivière Bonaventure sans attraper mon premier saumon, mais l'expérience était inestimable. La beauté de la rivière, l'excitation de la poursuite et la camaraderie entre pêcheurs en ont fait un voyage mémorable. En repartant, je savais une chose avec certitude : j'ai hâte de revenir et de retenter ma chance.

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